Le Tour de France à la Voile s’élance dans un peu plus d’un mois. On connaissait déjà le parcours – raccourci -, on connaît maintenant la liste des engagés – raccourcie aussi. Il faut dire que le Tour cherche un nouvel élan. Il y a donc du changement. D’abord avec une épreuve plus courte : trois semaines de course au lieu d’un mois. Cela rend peut-être l’épreuve plus attractive pour les professionnels, plus facile à suivre pour le public et moins chère pour tous les participants…
Mais cette réduction de parcours qui peut faciliter la tâche de l’organisateur (moins de démontage-remontage de village, moins d’organisation à gérer avec les villes-étapes) comme des équipes conduit à délaisser une importante partie du littoral. Cette année les bateaux feront quelques 1 200 km par la route, entre Roscoff, dans le Finistère, et Roses en Espagne. Aucune escale n’est prévue en Bretagne sud ou sur le littoral Atlantique. Un peu dommage, à priori cet évènement populaire (grâce aux animations plus nombreuses qui l’accompagnent à terre) peut y trouver du public. Certes, nous répond-on mais pour toucher le public, il y a la télé et pour la télé, il faut des stars. Cette année Franck Cammas remet son titre en jeu mais il ne rejoindra Groupama que sur la partie méditerranéenne. L’équipage du bateau vert fera quand même figure de favori, avec les mêmes rivaux que l’an dernier. Une fois de plus Daniel Souben, à bord de Courrier Dunkerque, sera le challenger Numéro Un. Comme l’an dernier, il a remporté le Spi Ouest-France, la première course de la saison. Mais Groupama a repris la main à l’occasion du Grand Prix Guyader. Ce sera serré.
Juste derrière les super-favoris, seuls deux bateaux semblent en mesure de disputer la première place : Bretagne Credit Mutuel Elite mené par Nicolas Troussel (3e l’an dernier) et Oman Sail skippé par Sidney Gavignet. L’ancien spécialiste de la Volvo (vainqueur en 2006), également skipper du MOD 70 Musandam sur la Route du Rhum, pense que le jeu sera plus ouvert cette année. Il a raison : parmi les changements apportés, il y aura sur les bateaux un équipier de moins (7 au lieu de 8) et surtout un jeu de voile identique pour tous. Voilà qui devrait limiter les écarts de vitesse, non ? Parmi les autres équipages, on note que Ville de Genève – Carrefour Addictions sera dans les mains d’un nouveau skipper. Nicolas Groux connaît bien le tour, ce sera sa cinquième participation et il était déjà co-skipper l’an dernier. N’empêche, les meilleures lames du CER sont parties sur le circuit des Extreme 40 – ou sur la Volvo – et il devra s’employer pour bousculer les équipages professionnels. Une autre équipe suisse est de retour : celle de Bienne Voile, qui partagera son bateau avec les Belges de BE Brussels. Nous avons fait la connaissance de l’un des skippers de ce défi, la toute jeune Delphine Wolters. Même si elle semble un peu seule sur la photo, elle retrouvera sur l’eau d’autres espoirs puisque trois défis français seront soutenus par la Fédération Française de Voile pour promouvoir cette filière de formation à la course au large en équipage : Normandie, Nantes-St-Nazaire et Toulon-Provence-Méditerranée-COYCH seront ainsi menés par des futurs champions. Reste que neuf bateaux, cela fait peu. Trop peu sans doute et l’on ne peut que regretter que la possibilité d’ouvrir le Tour à des équipages moins pointus et moins fortunés, à priori étudiants, sur des Grand Surprise, n’ai finalement pas abouti. L’initiative avait suscité un grand intérêt. Plus de 90 dossiers d’inscription avaient été retirés mais trop peu ont trouvé le financement nécessaire pour disposer d’un bateau en Manche puis en Méditerranée malgré la formule de location du monotype « tout compris » proposée par Team Winds. Le coup est sûrement rude pour la société spécialisée dans la location de flotte monotype (et présente à La Trinité, La Rochelle et Marseille). Mais le faible nombre d’inscrits est plus sévère encore pour l’organisateur du Tour de France à la Voile (la société ASO, propriétaire du Tour de France cycliste et du Dakar) qui ne cache pas réfléchir à des changements pour l’édition 2015, sans exclure de remettre le support en question.
Source: http://www.voilemagazine.com/2014/05/tour-de-france-a-la-voile-quoi-de-neuf/#more-13633